un endroit pour déposer pensées et images qui se fondent en moi comme autant de balises dans ce monde changeant et impersonnel.

lundi 25 mai 2015

La nuit des tristesses



le vague à l'âme...

je me souviens de cette nuit dans le sud , le premier jour à Cuba, nous étions arrivés en soirée et j'espérais quand même voir la mer ...mais qu'elle ne fut pas ma surprise de savoir la mer à une vingtaine  de mètres et  ne pas la voir ,tout était si noir, il n'y avait  pas de lune ....

Je crois que j'ai longtemps vécu avec cette absence de vision, la mer à deux pas mais je vivais comme si elle n,était pas là. Je n'entendais plus  le chant des sirènes , ni le grondement de ses vagues, ni ses récurrentes marées. Je me permettais de l,ignorer, pour ne plus en être affectée.

Mais le vague à l'âme m'a rattrapée...malgré la prosaïque réalité,

peut-être à cause d'elle aussi .

J'ai toujours cru que le plancher des vaches serait mon salut, l,obligation de nourrir , de soigner, de laver, de ranger etc me ferait me tenir loin de mes mélancolies d'enfance qui me soulaient à n'en savoir que  faire.

La déprime de ma mère est venue chercher la mienne, ce soir je n,étais pas une bonne oreille ,j'étais juste dans ma grisaille et aurait dû m'abstenir de me frotter à sa mélancolie  enracinée , indécrottable .À son vague à l.âme qui m'a ramassée d,un seul coup.
 Il y a eu un trop plein de ma part , comme un grand claquement de vague sur un rocher  qui venait juste dire  finalement que cette interminable attente de son  rétablissement devenait aussi souffrante que le supplice de la goutte.
Et que je ne peux plus accompagner sans ignorer ma propre fragilité, mes propres limites; .il aurait valu mieux que je me taise ,ou mieux que je ne l'appelle pas.

j'ai peut-être la chance qu'elle oublie mes désobligeances, sa mémoire efface bien des choses à 88 ans.




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